Les bonnes pratiques pour une économie circulaire de vos emballages

Les questions environnementales, mais aussi sociales, sont désormais au cœur des préoccupations de nombreuses entreprises. Cela se traduit notamment par la mise en place volontaire d’une RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) impliquant la prise en compte dans leur activité des enjeux environnementaux, sociaux, économiques et éthiques.

De nombreux objectifs peuvent ainsi être définis : lutte contre le réchauffement climatique, diminution de l’empreinte carbone, amélioration des conditions de travail des salariés ou encore meilleure gestion des déchets. Outre l’aspect positif de cette prise de conscience pour la planète et la société, cela représente également de véritables opportunités pour le développement des entreprises.

L’économie circulaire s’inscrit pleinement dans cette démarche. Dans cet article, nous vous expliquons tout ce que vous devez savoir sur l’économie circulaire et les pratiques à adopter pour la mettre en œuvre dans le cadre de vos emballages.

QU’EST-CE QUE L’ÉCONOMIE   CIRCULAIRE ?

 

LA LOI ANTI-GASPILLAGE POUR UNE ÉCONOMIE CIRCULAIRE : DÉFINITION

 

Elle a été adoptée en janvier 2020 en France. Elle comprend un ensemble de mesures visant à lutter contre toutes les formes de gaspillage. Ses objectifs sont multiples : ne plus utiliser de plastique jetable, apporter une meilleure information aux consommateurs, lutter contre l’obsolescence programmée et le gaspillage, favoriser le réemploi solidaire et mieux produire.

C’est notamment dans le cadre du projet de loi économie circulaire que la fin du plastique à usage unique a été décidée, avec la mise en place d’interdictions progressives pour arriver à une suppression totale d’ici 2040.

 

LA FEUILLE DE ROUTE DE L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE

 

La transition vers l’économie circulaire est donc en cours. Ce modèle économique consiste à produire mieux, de manière durable et plus respectueuse de l’environnement. L’objectif est de passer d’une société adepte du tout jetable, avec peu de considérations sur l’impact environnemental de nos modes de consommation, à une société responsabilisée et plus écologique.

En d’autres termes, abandonner l’économie linéaire (extraire des ressources, fabriquer, consommer, jeter après usage) à une économie circulaire. Celle-ci repose ainsi sur sept piliers devant permettre de répondre à différents enjeux environnementaux, sociaux et économiques :

 

  • Préserver les ressources, l’environnement et la santé ;

 

  • Favoriser le développement économique et industriel des territoires ;

 

  • Limiter les déchets et réduire le gaspillage.

 

LES 7 PILIERS DE L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE

 

L’APPROVISIONNEMENT DURABLE

 

Ce premier pilier concerne la manière dont sont extraites et exploitées les ressources naturelles. Chaque cycle de consommation commence par l’extraction d’une ressource : eau, air, sols ou matières premières. Ces ressources ne sont pas infinies, ou nécessitent a minima du temps pour se renouveler. Actuellement, leur consommation à l’échelle planétaire connaît une croissance rapide, qui devrait doubler d’ici 2050 si rien n’est fait. Elle doit être ralentie dès maintenant afin d’éviter des dommages irréversibles pour la planète et les futures générations.

L’économie circulaire implique une exploitation efficace de ces ressources, c’est-à-dire justifiée par un réel besoin, dans des quantités adaptées et limitant le gaspillage. Par exemple :

 

  • La capacité de renouvellement des ressources doit être prise en compte ;

 

  • L’impact sur l’environnement doit être limité autant que possible pendant l’exploitation ;

 

  • Les sites doivent être remis en état après exploitation ;

 

  • Les matières premières provenant du recyclage doivent être privilégiées chaque fois que possible.

 

Ce pilier englobe également la notion d’achats durables : privilégier les achats éthiques, équitables, solidaires et écoresponsables. Cela s’inscrit dans les stratégies RSE des entreprises privées, mais cela implique tout autant le secteur public et les particuliers.

 

L’ÉCOCONCEPTION

 

L’écoconception consiste à prendre en compte l’impact environnemental d’un produit dès sa conception, puis à chaque étape de son cycle de vie. Elle englobe ainsi l’extraction des matières premières, la fabrication, le transport, la logistique, l’utilisation du produit et le traitement en fin de vie. L’objectif est de minimiser l’impact environnemental en utilisant, par exemple, des énergies renouvelables ou en optant pour un emballage recyclable ou biodégradable, comme un packaging en carton.

Outre son effet positif sur l’environnement, l’écoconception apporte des bénéfices aux entreprises : elle améliore l’image de marque, et donc la valeur de l’entreprise, elle répond aux attentes des consommateurs et elle favorise l’innovation.

 

L'ÉCOLOGIE INDUSTRIELLE ET TERRITORIALE

 

Cette démarche vise à optimiser les ressources sur un territoire (déchets, énergies, eau, matières, équipements et expertises), en s’inspirant du fonctionnement des écosystèmes naturels. L’objectif est de stimuler les échanges de ressources entre les différentes entreprises d’un même territoire.

Cette approche part du principe que chaque entreprise, quel que soit son secteur d’activité, peut réduire son impact environnemental en optimisant ou valorisant ses déchets et co-produits. Ceux-ci peuvent en effet représenter une matière première recherchée par une entreprise voisine. Il peut également s’agir de mutualiser les moyens et services ou de partager les infrastructures. 

 

L’ÉCONOMIE DE LA FONCTIONNALITÉ

 

On parle également d’économie servicielle ou d’économie de performance. Dans notre société actuelle, la possession est souvent la norme : on achète des produits et objets, ils nous appartiennent pleinement, puis on les jette en fin de vie ou lorsque l’on souhaite les remplacer. Pourtant, l’intérêt même du produit se trouve dans l’usage que l’on en fait. L’économie de la fonctionnalité vise à privilégier l’usage à la possession, en vendant des services plutôt que des produits pour sortir de la logique transactionnelle immédiate. 

 

Pour bien comprendre cette démarche, voici un exemple simple : un consommateur achète une machine à laver, car il a besoin que son linge soit nettoyé. L’objet en lui-même ne représente en réalité qu’un simple moyen d’atteindre un but. La machine à laver pourrait ainsi être remplacée par un service de nettoyage : le consommateur obtient le même résultat, mais il n’a pas besoin d’acheter le produit. Si de nombreuses personnes optent pour ce service, on produit alors moins d’appareils, il y a donc moins de ressources naturelles exploitées et de déchets à gérer en fin de cycle de vie. 

 

LA CONSOMMATION RESPONSABLE

 

Il s’agit ici d’encourager les acheteurs, qu’il s’agisse de simples particuliers ou d’acteurs économiques, à prendre en considération les impacts environnementaux dans leurs décisions d’achat. Cela implique de mieux informer les acheteurs, afin qu’ils puissent ensuite opérer des choix en toute connaissance de cause : soutenir des entreprises locales, choisir des produits moins énergivores, encourager les initiatives écologiques des marques, opter pour une entreprise utilisant un emballage durable… Les possibilités sont vastes.

Ce point en rejoint d’autres, comme l’allongement de la durée d’usage (réparer plutôt que jeter) ou le recyclage (respecter les consignes de tri). 

 

L’ALLONGEMENT DE LA DURÉE D’USAGE

 

Allonger la durée d’usage des produits en encourageant la réparation, le don ou la revente est une démarche importante pour limiter le gaspillage et les déchets. C’est dans le cadre de cette démarche que s’inscrit également la lutte contre l’obsolescence programmée. À ce titre, les vendeurs d’équipements électriques et électroniques devront désormais afficher sur chaque produit un indice de réparabilité, qui devrait par la suite être remplacé par (ou venir compléter) un indice de durabilité du produit.

Celui-ci devrait notamment prendre en compte des critères comme la robustesse ou la fiabilité. Grâce à ce système d’indices, les consommateurs sauront quelle est la durée de vie annoncée du produit, s’il peut être réparé ou non et dans quelles conditions (prix des pièces détachées, par exemple). Ils pourront ainsi faire des achats responsables.

 

LE RECYCLAGE

 

Le recyclage doit être encouragé afin d’utiliser les matières premières issues des déchets. La loi économie circulaire fixe également d’autres objectifs, parmi lesquels une meilleure information des consommateurs : cela implique des poubelles de tri, logos et consignes plus facilement compréhensibles.

 

COMMENT ADAPTER VOS EMBALLAGES À L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE ?

 

L’ÉCOCONCEPTION DES EMBALLAGES

 

L’écoconception est une démarche englobant les questions environnementales à chaque étape de la conception d’un emballage. Cela inclut l’extraction des ressources, le transport, la distribution, la valeur d’usage du produit, sa fin de vie... À chaque étape du cycle, mesurez l’impact environnemental des processus impliqués (logistique, matières premières, transport…) et cherchez des solutions plus écologiques afin de le réduire.

 

LA RÉUTILISATION DES EMBALLAGES

 

Cette démarche consiste à réutiliser les emballages plutôt que de les recycler ou de les détruire. Ces emballages sont remis à neuf et réinjectés directement dans la chaîne. Vous pouvez également proposer directement à vos consommateurs des emballages réutilisables : cela signifie qu’après utilisation, ils pourront, par exemple, conserver un emballage en carton écologique ou tout autre packaging et leur donner un nouvel usage (décoration, rangement…).

 

PRIVILÉGIER LE CARTON AU PLASTIQUE

 

L’emballage carton est une alternative au plastique intéressante : moins polluant, recyclable, solide, adaptable... Il convient également pour créer un emballage alimentaire écologique. Il répond à la plupart des besoins des entreprises, il est économique, très apprécié des consommateurs, car perçu comme un emballage écologique, et il peut facilement être recyclé. L’éco-emballage en carton est une piste à privilégier dans une démarche d’économie circulaire.

 

LE RECYCLAGE DU CARTON

 

Recycler les cartons permet de leur donner une seconde vie et de limiter l’exploitation de ressources naturelles nécessaires à leur fabrication. Concevoir un emballage écologique implique nécessairement de se poser la question de sa recyclabilité.

 

L’économie circulaire implique un engagement réel de la part des entreprises. Vous devez analyser finement vos processus et pratiques actuelles pour mesurer leur impact environnemental, puis chercher des alternatives plus écologiques.

Si l’économie circulaire implique de nombreux bouleversements, elle est nécessaire pour préserver l’environnement et elle représente également une opportunité pour les entreprises. Elle permet de soutenir l’économie des territoires, elle peut représenter une réelle source d’économie, et c’est un moyen efficace pour valoriser vos produits et améliorer votre image de marque. L’emballage vert ou emballage écoresponsable s’inscrit pleinement dans cette démarche d’économie circulaire.