Comment optimiser sa chaîne logistique pour réduire son empreinte environnementale ?

La logistique fait figure de poids lourd dans l’économie nationale, représentant à elle seule pas moins de 10 % du PIB (Produit Intérieur Brut) et 200 millions d’euros de chiffre d’affaires. Il s’agit du 6e marché logistique à l’échelle mondiale, et c’est également un secteur comptabilisant à lui seul près de 2 millions d’emplois en France. Derrière ces chiffres impressionnants se cache pourtant un véritable problème : la logistique représente aussi un enjeu écologique majeur.

Il ne s’agit heureusement pas d’une fatalité : l’optimisation de votre supply chain peut entraîner une réduction de l’impact environnemental de votre activité.

Plusieurs secteurs en particulier sont concernés, comme les équipements, le transport et les emballages. Dans cet article, nous vous proposons plusieurs pistes à exploiter pour réduire votre empreinte carbone en optimisant votre chaîne logistique.

LA SUPPLY CHAIN FACE À SA RESPONSABILITÉ ENVIRONNEMENTALE

 

Les entrepôts logistiques sont particulièrement énergivores et génèrent, du simple fait de leur existence et de leur fonctionnement, une empreinte écologique importante. On pourra citer, parmi les éléments potentiellement polluants, l’alimentation en énergie, la gestion des déchets, les différents équipements ou encore la gestion des stocks et des approvisionnements. Chacun de ces éléments peut être optimisé pour amoindrir l’empreinte écologique de l’entrepôt. La green supply chain, ou logistique verte, se développe d’ailleurs dans ce sens. 

 

Cette nouvelle manière d’appréhender la chaîne logistique prend en compte les préoccupations environnementales à chaque décision, à commencer par le choix de la localisation de l’entrepôt ou des équipements. Cette logique se détache ainsi de celle jusque-là appliquée, à savoir une priorité donnée à la recherche de réduction des coûts et d’amélioration du taux de service.

Cette position devient difficilement tenable face aux enjeux écologiques et aux attentes des consommateurs valorisant les entreprises engagées en faveur de l’environnement ; la chaîne logistique doit être repensée. Il faut cependant préciser qu’adopter une démarche plus écoresponsable peut également être une réelle source d’économies. 

 

La green supply chain présente des pistes intéressantes pour réduire l’empreinte carbone des entrepôts :

 

  • La baisse des coûts d’exécution, en choisissant des entrepôts au plus près des destinataires. On pourra citer l’exemple de l’entreprise Nespresso France ayant optimisé la localisation de ses entrepôts pour limiter les distances parcourues par ses camions de livraison, et ainsi réduire son empreinte carbone.
    Outre la localisation, la logistique verte incite également à la vigilance quant aux matériaux utilisés pour la construction des entrepôts : les matériaux recyclés et isolants ont de ce fait la priorité.

  • L’alimentation énergétique des entrepôts : pour faire baisser la facture et l’empreinte carbone, les entrepôts font la part belle aux énergies renouvelables. L’architecture des bâtiments est optimisée pour tirer profit de l’éclairage naturel, et les panneaux solaires ainsi que les éoliennes sont privilégiés pour alimenter les entrepôts.

  • La gestion des déchets : un effort particulier est fait dans le tri et le recyclage des déchets. On observe aussi de plus en plus une démarche de valorisation des déchets, notamment dans une logique d’économie circulaire. 

Une autre piste à envisager pour améliorer son impact environnemental est la compensation carbone. Elle consiste à compenser ses propres émissions en soutenant des projets. 

 

Certaines pistes peuvent apparaître plus complexes (et coûteuses) à mettre en place, telles que la relocalisation des entrepôts. Il existe cependant des solutions plus accessibles pour réduire l’empreinte écologique, comme l’optimisation des entrepôts et machines, le transport et les emballages.

 

LES MACHINES ET LA TRAÇABILITÉ

 

Plusieurs pistes peuvent être exploitées pour réduire l’empreinte carbone de la supply chain logistique. L’usage des nouvelles technologies (logiciels de gestion de l’entrepôt, IA, reconnaissance vocale…) offre des possibilités intéressantes pour une gestion optimisée de l’entrepôt, des stocks et approvisionnements. 

 

Les machines sont directement concernées. Par exemple, en utilisant des systèmes de robotisation pour la préparation des commandes, ou encore pour la mise en palettes et le chargement, on améliore la traçabilité, les conditions de travail des salariés, leur bien-être et leur productivité. Cette solution apporte plusieurs bénéfices et s’inscrit pleinement dans une démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) : diminution de l’empreinte carbone, réduction des coûts, meilleure satisfaction des clients et augmentation du chiffre d’affaires de l’entreprise.

 

On pourra également citer l’exemple du Building Information Modeling (BIM) : il s’agit d’une maquette 3D modélisant les données de votre entrepôt. La collecte de la data vous aide à mieux comprendre les différentes dépenses énergétiques et à les optimiser au quotidien. Par exemple : maîtrise de la chaîne du froid, automatisation de l’éclairage intérieur, programmation des besoins en maintenance…

 

LE TRANSPORT

 

Le transport de marchandises a un impact massif sur l’environnement. Plusieurs raisons peuvent l’expliquer : 

 

  • Le grand nombre de colis transitant chaque jour, impliquant un trafic intense et de nombreuses émissions de gaz à effet de serre ;

 

  • Le poids du vide : les produits expédiés dans des contenants non optimisés, trop grands et nécessitant des cales. Cet espace vide ajoute au poids des camions, fait gonfler la facture (de l’entreprise et de son empreinte carbone) et empêche de transporter plus de colis à la fois ;

 

  • La sous-utilisation de la capacité de certains transports

 

Autant d’éléments venant gonfler la note du bilan carbone de votre entreprise, mais pouvant pourtant être eux aussi optimisés ou évités. Nespresso France a là encore montré l’exemple en optimisant ses livraisons pour valoriser chaque kilomètre parcouru par ses camions. Non seulement ils roulent au biocarburant, mais de plus, chaque fois qu’un camion rempli de capsules usagées part de Rungis à destination du centre de traitement, il ne revient plus vide : une entreprise partenaire charge le camion avec ses propres produits et le renvoie à Rungis où il sera déchargé et remis à disposition de Nespresso France. 

 

C’est cependant le « dernier kilomètre » qui doit retenir plus spécifiquement votre attention, car il représente à lui seul 20 % des émissions de gaz à effet de serre, c’est le maillon de la chaîne le plus coûteux et le plus polluant. Là encore, l’intelligence artificielle et les nouvelles technologies offrent des solutions attractives pour des livraisons responsables. On pourra citer :

 

  • La livraison par drones, même si elle n’est pas encore d’actualité en France ;

 

  • Les solutions de mutualisation : elles représentent une autre innovation répondant aux enjeux écologiques et commencent à se développer. Elles consistent à mutualiser les stocks et/ou les livraisons ;

 

  • Les outils de suivi des camions et conteneurs : ils permettent d’optimiser les chargements et trajets pour réduire l’impact écologique du dernier kilomètre ;

 

  • Le développement et l’utilisation de véhicules propres : par exemple, les véhicules électriques permettent de diminuer significativement les émissions de gaz à effet de serre.

 

LES EMBALLAGES

 

Les emballages doivent également être pris en compte si vous souhaitez optimiser votre logistique supply chain. Exploitation de ressources naturelles non renouvelables, suremballage, défaut de tri… Tous ces éléments peuvent occasionner une accumulation de déchets dans la nature nécessitant ensuite des années pour disparaître.

Les entreprises ont un réel rôle à jouer, non seulement pour réduire leur empreinte carbone en concevant un emballage écologique, mais aussi pour sensibiliser et informer les clients afin qu’ils soient plus attentifs aux consignes de tri. 

 

L’interdiction du plastique à usage unique bouleverse déjà les entreprises : s’il est à présent décrié, ce matériau dispose malgré tout de propriétés très intéressantes pour protéger et préserver les produits, et plus encore dans le secteur de l’alimentaire. Il peut donc sembler complexe à remplacer. Heureusement, vous disposez de nombreuses solutions, dont la plus connue est sans doute le carton, à la fois écologique, économique, adaptable, robuste et solide.

 

Vous pouvez aller encore plus loin pour réduire votre empreinte écologique en optant pour l’éco-conception. Ce mode de fabrication permet d’économiser les ressources naturelles à chaque étape de la production : du choix des matières premières aux processus de fabrication et jusqu’à la fin de vie de l’emballage, tout est pensé pour limiter au maximum son empreinte carbone. Le carton répond d’ailleurs très bien à cette démarche de durabilité : c’est une ressource naturelle renouvelable recyclable et biodégradable.

 

Un autre élément à prendre en compte, rejoignant celui des transports, est le poids du vide : trop de produits sont emballés de manière inadaptée. Ces emballages démesurés agacent bien souvent les consommateurs : ils sont encombrants et remplis de cales pour compenser l’espace vide. Pour les entreprises, c’est également une source de dépenses inutiles, puisqu’elles paient pour expédier et transporter du vide. Là encore, le carton est une alternative intéressante : il existe désormais des solutions pour concevoir des cartons adaptés aux produits et capables de s’insérer parfaitement dans la chaîne logistique malgré des formats variés.

 

La supply chain nécessite d’être repensée pour correspondre aux nouveaux défis environnementaux. Si le challenge semble immense, de nombreuses pistes existent déjà pour réduire l’empreinte écologique des entreprises, comme le démontrent d’ailleurs les green supply chain qui se développent progressivement. Chaque étape logistique doit être analysée pour mesurer son impact réel et trouver des solutions environnementales.

Bien que des investissements soient souvent nécessaires, il faut souligner que c’est également, à terme, une source de bénéfices multiples : réduction des factures d’énergie, valorisation des déchets, amélioration de la productivité, meilleure attractivité auprès des consommateurs…