Optimiser son conditionnement carton en supprimant le vide
En 2018, DS Smith et Forbes Insights publiaient une étude* internationale sur l’espace inoccupé dans les emballages et les conteneurs de transport. Dans l’air du temps, cette enquête révélait l’impact du vide sur l’économie des entreprises, sur l’environnement et sur la qualité de l’expérience client. Une prise de conscience suivie d’effets chez les industriels : comme quoi, le vide peut parfois peser lourd !
*étude internationale sur l’espace inoccupé dans les emballages et les conteneurs de transport
Carton à moitié vide ou à moitié plein ?
La présence du vide : systématique dans les articles conditionnés
Les articles conditionnés incluent tous une proportion de vide. S’il peut exister des raisons purement pratiques au vide présent dans le conditionnement d’un produit, ce n’est pas systématiquement le cas, bien au contraire ! De nombreuses marques font le choix d’un packaging original ou attrayant, quitte à produire des conditionnements bien plus grands que l’article qu’ils protègent. L’exemple le plus frappant se trouve dans l’alimentaire : combien de personnes ont déjà acheté un plat prêt à consommer et ont été surprises de découvrir que la quantité de nourriture occupait en réalité à peine la moitié de l’emballage ? Certes, le poids réel permet de connaître la quantité exacte avant l’achat, mais beaucoup de consommateurs peinent à se représenter le grammage, ils jugent bien souvent à la taille de la boîte et à son visuel. Il en va de même pour de nombreux produits, alimentaires ou non. Une grande boîte permet de mettre le produit en valeur, de préciser des détails supplémentaires dessus ou tout simplement d’attirer le regard en rayon. Autant de justifications pour ajouter du vide dans le conditionnement. Ce problème pourrait sembler anodin, mais il s’ajoute au vide également présent dans les emballages d’expédition… Lorsqu’on fait les comptes, le poids du vide atteint des proportions à peine croyables.
Le poids du vide : quand l’e-commerce expédie de l’air
Qui n’a pas déjà été déconcerté en recevant un colis en constatant la disproportion entre le produit commandé et la taille de son emballage ? Au-delà de la (mauvaise) surprise, le volume de vide dans nos emballages représenterait en moyenne 24 % de celui des conteneurs expédiés par bateau, soit l’équivalent de 61 millions de conteneurs par an. Paradoxalement, transporter ce vide émettrait 122 millions de tonnes de CO2*… Un impact d’autant plus négatif que, pour certains produits, la part de vide dans l’emballage dépasse les 50 %**.
L’e-commerce, s’il n’est pas le seul responsable, joue un rôle important dans cette situation. Notamment en raison du volume de colis mis en livraison chaque jour dans le monde par des plateformes de vente en ligne. Pour chaque commande, un colis est expédié, bien souvent avec des emballages démesurés. Sur les plateformes d’e-commerce, il est fréquent qu’une commande incluant plusieurs articles soit envoyée en plusieurs fois. Le géant de l’e-commerce propose d’ailleurs désormais une option pour résoudre ce problème et réduire son empreinte carbone : proposer aux clients de choisir entre recevoir chaque article au plus vite, ou d’attendre que tous les articles soient réunis pour ne recevoir qu’un seul colis. L’initiative est à saluer, mais dans les faits, même en optant pour une commande groupée, il
n’est pas rare de recevoir tout de même plusieurs cartons… avec autant de vide en plus. Un vide qui coûte cher et qui pollue. Si l’on y ajoute l’image négative répercutée sur le client, de plus en plus sensible au conditionnement de ses produits*** et n’hésitant pas à le faire savoir sur le net****, résoudre cette présence encombrante devient inévitable.
Les solutions pour un conditionnement optimal
Les nouvelles machines de colisage automatique
Si autant de vide est transporté chaque année, c’est en raison de plusieurs facteurs : des produits déjà conditionnés à la base avec du vide, mais aussi des emballages de transport non adaptés. Bien souvent, les entreprises optent pour plusieurs cartons d’emballage standards, puis choisissent le plus adapté pour chaque colis. Lorsqu’une taille de carton n’est plus disponible, on se reporte alors sur la taille au-dessus. Dans ces conditions, il est difficile d’emballer au plus près. Ce problème en entraîne un autre, il est alors nécessaire de caler le produit dans l’emballage pour le protéger pendant le transport. Papier, papier bulle, polystyrène, etc. tout est bon pour empêcher le produit de trop bouger dans son carton. Non seulement cela entraîne des coûts supplémentaires, mais en plus cela ajoute encore au poids du vide transporté.
Heureusement, le vide n’est pas une fatalité ! Proposer des emballages à la juste dimension constitue une réponse immédiate pour résoudre ce problème. Des solutions existent sur le marché comme la machine Made2fit, conçue par DS Smith, adaptant le format d’emballage de chaque produit au volume de celui-ci. Réduire le vide permet de baisser les coûts opérationnels et les coûts d'expédition : gain d’espace de stockage, diminution des coûts de main-d'œuvre et d'administration de commandes, optimisation du temps de préparation et de conditionnement sans calages additionnels.
Des outils informatiques faits pour limiter l'espace perdu
D’autres solutions intéressantes permettent de limiter le vide, comme l’analyse des données de l’entrepôt logistique. Elle permet de suivre en temps réel le fonctionnement et la productivité de chaque élément de la chaîne logistique. Il devient alors possible de faire des prévisions fiables pour éviter de se retrouver en rupture sur certains modèles de carton. L’entreprise évite alors de se reporter sur des emballages démesurés qui contiendront encore plus de vide.
Une autre solution se développe peu à peu en ligne : des sites internet spécialisés proposent aux entreprises de renseigner toutes les informations concernant leurs conditionnements et produits. L’outil évalue alors l’impact environnemental de l’emballage, comme son empreinte carbone ou les énergies et ressources nécessaires à chacune des étapes de son cycle de vie. L’objectif est d’abord de permettre une prise de conscience. Des conseils sont ensuite proposés aux entreprises pour l’optimisation de l’emballage : une dimension plus juste pour limiter le vide présent dans le packaging, des matériaux plus écologiques pour réduire l’empreinte carbone, etc.
Des entreprises montrent l’exemple
Des entreprises soucieuses de mettre fin à l’ère du vide développent aussi de nouvelles pistes : conception d’emballages multiproduits, faisant cohabiter biens fragiles et non fragiles, mise au point d’emballages innovants, réutilisables et consignés comme le propose la plateforme e-commerce Loop, ou encore modification du système de facturation du transport. On pourra par exemple citer l’exemple du fabricant de jouets Happy, très soucieux des sujets liés à l’environnement, la durabilité et l’économie d’énergie. L’entreprise vend des puzzles ingénieux et cette ingéniosité se traduit jusque dans le conditionnement du produit : l’excédent de production (le contour des pièces) est réutilisé pour servir d’emballage au produit. Aucun film plastique ou protection supplémentaire n’est ajouté, le produit est placé tel quel en rayon. Les consommateurs n’ont pas à se soucier de la gestion des déchets ou du recyclage de l’emballage, puisqu’il n’y en a pas. Le fabricant peut ainsi se vanter de proposer un emballage pratique, durable, écologique et sans aucun vide !
* Soit l’équivalent des émissions de CO2 de la Belgique ou de l’Argentine…
** Pour les produits d’épicerie, les jouets, la verrerie.
*** 85 % des Millennials considèrent que l’emballage exerce une influence dans leur relation avec leur marque
**** 18 millions de vidéos d’« unboxing » ont été publiées sur internet en 2018