Empreinte carbone des transports : faisons le bilan !
Les entreprises, du fait de leur activité, ont un rôle à jouer dans la lutte contre le réchauffement climatique. Découvrez tout ce que vous devez savoir sur l’empreinte carbone des transports et comment la réduire efficacement pour préserver l’environnement et le climat.
L’empreinte carbone de la France est immense. Elle est estimée en 2020 à 552 millions de tonnes équivalent CO2 (noté CO2eq). Le transport représente à lui seul 31 % des émissions de gaz à effet de serre (GES).
EMPREINTE CARBONE, DÉFINITION : QU’EST-CE QUE C’EST ?
L’empreinte carbone est un indicateur utilisé pour calculer l’impact des activités humaines sur l’environnement. Il mesure la quantité de GES relâchée dans l’atmosphère en lien avec cette activité. Elle peut être calculée pour un individu, une entreprise, un territoire… Plusieurs GES sont pris en compte dans le calcul de l’empreinte carbone :
- Dioxyde de carbone (CO2) : combustion des énergies fossiles, déforestation…
- Méthane (CH4) : élevage des ruminants…
- Hydrofluorocarbure (HFC) : exploitations minières, pétrolières, décharges…
- Protoxyde d’azote (N2O) : industrie automobile…
- Perfluorocarbure (PFC) : climatiseurs, extincteurs…
- Hexafluorure de soufre (SF6) : industrie pharmaceutique.
L’empreinte carbone ne doit pas être confondue avec l’empreinte écologique. Cette dernière prend en compte un plus grand nombre de critères dans son calcul. Elle représente le nombre de Terres nécessaires pour absorber notre mode de consommation.
COMMENT CALCULER SON EMPREINTE CARBONE ?
Plusieurs données sont prises en compte pour le calcul de l’empreinte carbone :
- Les transports (déplacements du quotidien, voyages en avion, train…) ;
- La maison, les énergies consommées (selon la surface, le nombre d’habitants, le type de chauffage, l’isolation…) ;
- La consommation, le style de vie (régime alimentaire, dépenses en vêtements, produits de beauté, recyclage…). 2
Le ministère de la Transition écologique estimait, en 2018, l’empreinte carbone d’un Français à 11,2 CO2eq en moyenne.
L’EMPREINTE CARBONE EN FRANCE
La répartition des émissions en France en 2022 est la suivante :
- Les transports : 2 650 kg de CO2eq/an ;
- L’alimentation : 2 350 kg de CO2eq/an ;
- Le logement : 1 900 kg de CO2eq/an ;
- La consommation : 1 600 kg de CO2eq/an.
L’empreinte carbone de la France compte deux éléments distincts :
- Celle liée aux ménages (carburant, chauffage…). Sa part est de 16 %.
- Celle liée à la fabrication des biens et des services consommés par ces derniers. Elle inclut donc les usines, exploitations agricoles… Elle représente 84 % du total.
Les transports représentent la part la plus importante dans la répartition de l’empreinte carbone de la France. Si cela concerne aussi les particuliers, les entreprises sont plus particulièrement concernées. Du fait de leurs activités, elles provoquent une quantité élevée de GES : transport de marchandises, consommation d’énergie…
L’EMPREINTE CARBONE DES TRANSPORTS
Chaque mode de transport occasionne des gaz à effets de serre. Leur bilan carbone doit prendre en compte plusieurs éléments. Par exemple : les GES émis lors de leur fabrication, leur utilisation, leur recyclage… Le nombre de passages les empruntant est aussi un facteur clé pour mesurer leur impact sur l’environnement.
Ainsi, une voiture électrique consomme peu, mais elle peut occasionner des GES importantes lors de sa fabrication. À l’inverse, un train consomme beaucoup, mais il transporte de nombreux passages à la fois.
Les chiffres suivants sont donnés en moyenne, à titre représentatif. Ils varient selon différents facteurs : carburants utilisés, nombre de passages…
1. L’empreinte carbone de la voiture
Elle se situe entre 100 à 150 g de CO2 par kilomètres par passager.
2. L’empreinte carbone des avions
Elle se situe entre 145 à 285 g de CO2 par passager par kilomètre parcouru.
3. L’empreinte carbone du transport maritime
Elle est estimée à 267 g de CO2 par kilomètre.
RÉDUCTION DE L’EMPREINTE CARBONE : QUELS SONT LES ENJEUX POUR LES ENTREPRISES DU SECTEUR ?
Les GES émis par le transport ont un impact direct sur le réchauffement climatique. Il représente à lui seul en France 31 % des GES.
Les entreprises du secteur font face à plusieurs enjeux importants :
- Des consommateurs toujours mieux informés. Ils soutiennent les initiatives prises pour réduire l’impact environnemental. Ils n’hésitent plus à dénoncer, voire boycotter les entreprises trop peu soucieuses de ces questions. Ne pas intégrer l’environnement à ses valeurs peut occasionner des dégâts importants sur l’image de marque. Cela peut se traduire à terme par une perte de chiffre d’affaires.
- Des actionnaires ayant la volonté de préserver l’image des marques dans lesquelles ils investissent. Ce point est aussi lié au précédent, car une entreprise jugée polluante voit son image et son chiffre d’affaires impactés. Elle peine alors à attirer des actionnaires.
- Des collaborateurs recherchant de plus en plus des entreprises en accord avec leurs convictions. Les jeunes talents sont particulièrement sensibles aux enjeux environnementaux. Pour préserver la marque employeur, il devient indispensable d’inclure l’écologie à ses valeurs.
- Des groupes font pression pour les pousser à agir concrètement. Les ignorer peut conduire à un bad buzz, une perte d’image, voire un boycott.
- L’État fait régulièrement passer de nouvelles lois et réglementations pour lutter contre le réchauffement climatique. Ainsi, même les moins soucieuses des enjeux climatiques doivent s’aligner à ces réglementations.
QUELLES ACTIONS MENER POUR RÉDUIRE SON EMPREINTE CARBONE PAR TYPES DE TRANSPORTS
L’industrie fait face à un véritable challenge. Les firmes doivent inclure les questions environnementales dans leurs process, tout en restant compétitives.
Les efforts doivent être placés sur trois domaines en particulier :
- Réduire l’empreinte carbone des transports : véhicules moins polluants, éco-conduite…
- Optimiser les transports : mieux calculer les charges, les itinéraires…
- Réévaluer ses besoins à la baisse.
- Réduire les risques d’erreurs et de retours de commandes, occasionnant des trajets supplémentaires ;
- Réduire l'empreinte carbone de ses emballages (matériaux, calage, fournisseurs...)
- Mieux planifier les livraisons pour réduire les distances parcourues…
Ces actions peuvent être une source d’économies importantes. Optimiser les transports et réduire les besoins permet de dépenser moins.
Ces efforts, pris séparément, peuvent sembler dérisoires. Mais leur cumul a un réel impact sur les quantités de GES émis. Adopter les bons gestes peut aussi avoir d’autres bénéfices.
Par exemple, si une entreprise emballe mieux ses produits et optimise ses livraisons, elle peut augmenter son chiffre d’affaires.
La première action à mettre en œuvre est la réalisation d’un bilan carbone du transport. Les autres sources de GES doivent aussi être analysées. L’entreprise mesure ainsi son impact carbone, c’est un point de départ indispensable pour vouloir le réduire. Un bilan carbone doit permettre d’aboutir à un plan d’action : axes prioritaires, résultats à atteindre…
Le bilan carbone est obligatoire pour toutes les sociétés de plus de 500 salariés (250 pour les départements d’outre-mer). Elles ont l’obligation de communiquer les résultats. Ils peuvent aussi être diffusés dans une optique de communication.
Communiquer ses résultats montre la transparence à ce sujet, valorise les bonnes pratiques de l’entreprise en matière d’environnement. De plus, si le bilan est positif et montre des améliorations réelles, cela peut impacter l’image de marque.
QU’EST-CE QU’UN BILAN CARBONE ENTREPRISE?
L’empreinte carbone est un terme générique. Pour parler spécifiquement des entreprises, le terme « bilan carbone » doit être privilégié.
Ce bilan vise à calculer l’ensemble des émissions de GES d’une entreprise. Cela inclut par exemple le dioxyde de carbone, le méthane, le protoxyde d’azote… Grâce à ce bilan, l’entreprise identifie les activités générant le plus de GES, de manière directe ou indirecte. Elle peut alors mettre en place des actions pour les réduire.
Pour le secteur des transports, l'empreinte carbone est d’autant plus importante à calculer car les besoins logistiques occasionnent de nombreux GES. En effet, il ne s’agit pas d’un simple trajet d’un point A à un point B, il faut prendre en compte différents éléments, parmi lesquels :
- La combustion de carburant ;
- La consommation d’énergie lors de la fabrication du véhicule ;
- Les GES émis lors du transport des véhicules fabriqués ;
- L’extraction du pétrole pour produire le carburant ;
- Le transport des matières premières…
Le Dioxyde de carbone (CO2) est le gaz à effet de serre le plus connu. D’autres GES sont aussi considérés dans un bilan carbone :
- Méthane (CH4) ;
- Hydrofluorocarbure (HFC) ;
- Protoxyde d’azote (N2O) ;
- Perfluorocarbure (PFC) ;
- Hexafluorure de soufre (SF6).
Lors d’un Bilan Carbone complet, les émissions directes et indirectes de GES sont prises en compte. Elles sont classées selon trois scopes :
- Les émissions de gaz à effet de serre directes provenant du périmètre immédiat de l’entreprise. Par exemple, les énergies nécessaires pour la fabrication d’un produit.
- Les émissions de gaz à effet de serre indirectes ne provenant pas de la société, mais liées à son activité. Par exemple, celles occasionnées par ses fournisseurs, ses collaborateurs, le recyclage des produits…
- Les émissions de GES indirectes liées à l’énergie. Elles ne sont pas directement émises par la firme, mais concernent la production d’énergie nécessaire à son activité. Par exemple, l’électricité, le chauffage… utilisés dans ses bureaux.
COMMENT CALCULER SON BILAN CARBONE ?
La méthodologie Bilan Carbone prend en compte :
- L’énergie ;
- Les intrants ;
- Les déplacements ;
- Le fret ;
- L’utilisation ;
- La fin de vie des produits.
Les données pour chaque poste sont collectées, analysées, pour réaliser le bilan. Cela permet ensuite de fixer des objectifs pour réduire l’empreinte carbone et/ou la compenser.
QUELS SONT LES AVANTAGES DU BILAN CARBONE ?
Réaliser un bilan carbone, puis mettre en place des mesures pour réduire les émissions de GES, présente plusieurs avantages :
- Réduire son impact sur l’environnement ;
- Améliorer son image de marque et la marque employeur ;
- Avoir un avantage concurrentiel ;
- Respecter la loi (les entreprises de plus de 500 salariés doivent réaliser un bilan carbone) ;
- Optimiser ses dépenses.
CONCLUSION
Les transports représentent une source considérable d’émissions de gaz à effet de serre. Les entreprises doivent prendre des mesures pour les réduire. Elles améliorent ainsi leur impact sur l’environnement et le climat et profitent aussi de divers bénéfices : économies, avantage concurrentiel, valorisation de l’image de marque.