Emballages et problématique du vide : comment réduire l’impact écologique ?
L’e-commerce est désormais bien installé dans les habitudes de consommation. Quel que soit le produit ou le service, il semble aujourd’hui impensable de ne pas pouvoir l’acheter directement en ligne. Cette révolution aux bénéfices innombrables, pour les clients comme les vendeurs, entraîne tout de même des problématiques. L’emballage en fait partie, ou plus exactement, le vide laissé dans les colis et les conteneurs. Outre son impact sur l’environnement, c’est en outre une perte d’argent importante pour les entreprises.
Dans cet article, nous vous présentons tout ce que vous devez savoir sur les conséquences des emballages vides, mais aussi les alternatives à envisager pour résoudre cette problématique.
LE POIDS DU VIDE : LES CHIFFRES CLÉS SUR L’EMBALLAGE
Le succès du e-commerce n’est plus à démontrer. Des vêtements au mobilier, en passant par l’alimentation et les médicaments sans ordonnance, tout ou presque peut désormais être acheté en ligne et directement livré au domicile des consommateurs. Actuellement, environ 4,6 milliards de colis circulent en Europe. Ce nombre est en constante augmentation, porté par le développement massif de l’e-commerce.
Le nombre de colis en circulation est impressionnant, d’autant plus qu’il est amené à augmenter encore ces prochaines années. Ce nombre pourrait être considéré comme inquiétant au vu des enjeux écologiques liés au transport de marchandises. Mais, en réalité, le problème ne se situe pas réellement dans le nombre de colis qui transitent, mais dans le conditionnement des produits.
Une grande partie des moyens nécessaires, financiers, mais également logistiques, mis en œuvre dans l’acheminement de ces colis est en réalité consacrée à transporter… du vide ! Selon le rapport « L’économie de l’espace vide » publié par DS Smith, le coût du vide dans les emballages de transport est estimé à environ 46 milliards de dollars par an dans le monde.
Cela peut surprendre : comment le vide peut-il coûter aussi cher ? Et surtout, pourquoi consacrer autant d’argent à transporter du vide ? Si la question prête à sourire, elle est pourtant capitale. Il ne s’agit évidemment pas d’une décision consciente de la part des entreprises et des transporteurs, c’est avant tout un manque de réflexion et d’optimisation qui provoque cette situation étonnante.
En effet, les emballages choisis pour transporter des produits sont généralement standardisés et donc disproportionnés. La part de vide représente ainsi, en moyenne, entre 45 et 50 % de l’emballage. Selon DS Smith, déjà 93 % des cadres dirigeants assurent avoir pris des mesures pour réduire l’impact environnemental de leurs emballages. Cependant, très peu parmi eux ont réfléchi à la question du vide. Les conséquences de ce vide sont pourtant multiples :
- L’impact sur l’environnement est important : chaque année, le transport du vide correspond à 122 millions de tonnes de dioxyde de carbone émises. En adoptant de meilleures pratiques, il serait possible de réduire ce nombre.
- L’impact sur le chiffre d’affaires des entreprises : elles paient concrètement pour transporter du vide, avec en plus des protections supplémentaires à insérer dans les colis pour ajuster les produits à l’emballage. Opter pour des solutions mieux adaptées permettrait ainsi une économie importante. C’est même un levier potentiel d’économies majeur, et pourtant encore négligé.
- L’impact sur l’image de marque des entreprises : les consommateurs sont de plus en plus soucieux des questions environnementales, comme on peut le voir avec le plastic bashing actuellement en cours. Les entreprises qui ont une démarche plus respectueuse de l’écologie bénéficient d’une meilleure image : 85 % des milléniaux considèrent que l’emballage d’un produit a une influence sur leur perception de la marque.
Repenser le conditionnement des produits a donc des bénéfices importants. En réduisant l’espace vide, vous faites un geste pour l’environnement, vous réalisez des économies et vous répondez aux attentes des consommateurs. Mais comment réduire ce vide ? C’est ce que nous allons voir dans la suite de cet article.
QUELLES ALTERNATIVES POUR RÉDUIRE L’ESPACE DU VIDE ?
Comme nous venons de le voir, les entreprises ont tout intérêt à limiter le vide dans leurs emballages. Pour cela, plusieurs alternatives peuvent être envisagées. C’est en réalité toute la supply chain qui doit être repensée.
MISER SUR LE SUR-MESURE
En ce qui concerne l’emballage, c’est avant tout la taille qui doit être travaillée. Les emballages sont encore trop souvent démesurés par rapport à la taille des produits, ce qui implique en plus de devoir ensuite intégrer des cales pour combler le vide laissé. Les industriels utilisent alors à foison des chips de polystyrène, des poches de plastique gonflées d’air ou bien des liasses de papier : autant de matériaux qui ajoutent au poids du colis, entraînent des dépenses supplémentaires et contribuent à augmenter l’empreinte carbone. Il est pourtant possible de procéder autrement.
Vous pouvez opter pour des solutions qui permettent un emballage au plus près du produit, en limitant l’espace à combler autour. Il existe désormais des systèmes d’emballage automatisés qui sont capables d’adapter chaque contenant à la taille du produit. Le sur-mesure peut paraître cher, mais la fourchette de prix est à présent suffisamment large pour s’adapter au budget de la plupart des entreprises. Cela permet en outre d’éviter les surcoûts inutiles liés au suremballage, au calage du produit ou aux frais de transport plus élevés en raison de la taille et du poids de colis disproportionnés. Passer au sur-mesure peut donc être vu comme un emballage économique, un investissement intéressant pour dépenser moins sur d’autres postes de dépenses.
En plus d’esquiver le vide dans les emballages, cette solution d’emballage automatisé et sur-mesure facilite la résolution d’autres problèmes : elle s’inscrit aussi pleinement dans une démarche de protection de l’environnement et donne la possibilité de mieux protéger les produits ainsi emballés.
REPENSER SA STRATÉGIE POUR PROTÉGER LES PRODUITS FRAGILES
Pour les produits fragiles nécessitant des protections particulières, une piste à envisager est la solidité et la qualité des cartons de transport utilisés. Au lieu d’ajouter des couches supplémentaires de papier, carton ou polystyrène, là encore il est possible de choisir des emballages de taille minimum, mais renforcés pour protéger les biens transportés. Deux axes peuvent par conséquent être travaillés : la typologie du carton d’emballage et les méthodes de calage.
Il existe différents types de carton, dont le degré de solidité est déterminé par l’épaisseur, mais aussi le nombre de couches et la résistance. Ainsi, la solution pour mieux protéger les produits n’est pas nécessairement dans l’épaisseur directe du carton, mais dans sa solidité réelle. De nombreuses entreprises optent pour des emballages standardisés, pensant réaliser des économies. Ils comblent ensuite les vides avec différentes méthodes. C’est une perte d’argent, sans compter les manipulations supplémentaires pour insérer toutes ces surcouches de protection, qui finiront à la poubelle sitôt le colis reçu par le client. Cette solution qui semble facile et économique ne l’est donc pas réellement. L’impact sur l’environnement est en plus évident, puisque cela génère des déchets supplémentaires. Le sur-mesure permet ici d’éviter cet écueil, tout en assurant une grande protection.
Si le sur-mesure n’est pas envisageable, ou que vous devez traiter des produits particulièrement fragiles, les cales peuvent s’imposer. Il existe différents systèmes pour caler les produits dans les colis : films plastiques de protection ou simples cales en polystyrène placées à des endroits adaptés. La question à se poser ici est alors purement stratégique : il faut trouver la solution qui permettra de caler efficacement le produit, sans alourdir l’emballage ni générer trop de déchets supplémentaires. Par exemple, une simple encoche directement intégrée à l’emballage carton donne la possibilité de caler le produit sans ajouter d’autres matériaux.
PASSER AUX EMBALLAGES ÉCOLOGIQUES
Il n’est pas toujours possible de réduire totalement le vide laissé dans les emballages. Tout dépend des contraintes induites par votre secteur d’activité et du type de produits à emballer. L’impact du vide sur l’écologie peut alors être compensé en optant pour des matériaux plus respectueux de l’environnement. Les emballages écologiques se distinguent par des critères, cumulés ou non : la durabilité et la biodégradabilité.
Lorsque vous choisissez les emballages pour protéger et transporter vos produits, le carton constitue une solution évidente. Il est en plus, par nature, écologique : il se dégrade facilement dans la nature. Mais tous les cartons ne se valent pas, et il est possible d’opérer des choix différents dans une démarche d’écoresponsabilité. Voici plusieurs pistes à privilégier :
- Choisir des cartons recyclés : ils sont fabriqués à partir d’autres cartons usagés, vous limitez ainsi votre empreinte carbone et vous contribuez à limiter la production de déchets.
- Se tourner vers filières écologiques : vous pouvez opter pour des cartons certifiés qui proviennent de forêts gérées de manière écoresponsable. C’est en plus un argument que vous pourrez mettre en avant dans vos communications et qui ne manquera pas de plaire aux consommateurs.
Plus globalement, vous pouvez mettre en œuvre toute une série d’actions pour réduire l’empreinte carbone de votre entreprise. Vous pourriez ainsi vous orienter vers une démarche d’écoconception, dans une logique d’économie circulaire. Cela consiste à analyser chaque étape du processus d’emballage de vos produits, des fournitures de matières premières jusqu’à la fin de vie de l’emballage (destruction ou recyclage). Cela implique tout autant les ressources humaines que les ressources naturelles ou énergétiques. Il s’agira ensuite de déterminer, pour chaque étape, des solutions qui permettent de limiter l’impact sur l’environnement.
Le vide représente un problème majeur dans la gestion des emballages. Chaque jour, des millions de colis circulent dans le monde, dont une large partie est constituée de vide. Cela génère des coûts massifs et inutiles, mais cela a aussi un impact direct sur l’environnement. Pour limiter ces conséquences, plusieurs solutions peuvent être envisagées. Vous savez désormais lesquelles, il ne vous reste plus qu’à les appliquer !